lundi 7 novembre 2011

Conclusion:


La guerre des mondes, véritable mythologie extraterrestre, est au cœur de la science-fiction, que cela soit par le biais de ces adaptations ou de ces transpositions, qui prolongent alors le mythe.
Cette fiction légendaire a pour particularité de frôler constamment le domaine de la réalité, s’ancrant ainsi plus profondément dans l’imaginaire collectif, parfois au même titre que certains évènements historiques : les nombreuses croyances populaires sur les extraterrestres, et la fascination qu’elle engendre sur la société prouvent sa prépondérance.
  Mais dans la totalité de cette œuvre, l’invasion en elle-même est primordiale, puisque sa présence est justifiée par le biais de la thématique du regard. Il est alors question de mettre en scène cette horreur improbable, afin que l’humanité puisse l’observer.  L’homme peut, à ce prix, prendre conscience de sa condition, mais surtout comprendre qu’il ne fait parti que d’un tout : l’invasion en elle-même et la victoire de la Terre appartiennent à un mécanisme universel qui le dépasse. Cela ne veut pourtant pas dire qu’il ne mérite pas sa place dans ce monde, son territoire fusionnant avec lui après de nombreuses années de cohabitation : cependant il n’est qu’une pièce du puzzle de la vie.
  La mythologie de La guerre des mondes est donc consciente de son essence propre à susciter la réflexion : la fiction semble alors être un moyen d’évoquer implicitement et indirectement la communauté humaine et le monde. Mais cet intérêt fictionnel n’est-il pas propre au genre de la science-fiction ?
Dans l’ensemble de ses œuvres et de ses supports, l’imagination, par le biais de la créativité, engendre un regard implicite sur le monde réel. Les mécanismes de ces fictions improbables utilisent des éléments déjà existant, et par un effet d’amplification ou de transposition, permettent à l’homme d’apercevoir les failles présentes ou futures de son propre univers.
  Selon Jean-François Bizot, dans Histoires de science-fiction : « La science-fiction ouvre les portes de l'imaginaire, joue avec la combinatoire des futurs possibles ou impossibles, fait travailler le cerveau droit, celui de l'intuition et du prophétisme, familiarise avec les grands déferlements et les grands changements. » La science-fiction est donc une partie intégrante de notre société, et démontre le véritable intérêt de la fiction.